Bienvenue

Merci de vous intéresser à mon blogue.
Vos commentaires sont bienvenus

vendredi 5 mars 2010

LE GALA DES PRIX OPUS
Une source d’inspiration pour les musiciens 
et des découvertes pour les mélomanes


C’était la fête de la musique ce 31 janvier dernier ! Rassemblé à la salle Claude-Champagne, le milieu musical venait célébrer le talent et le dynamisme de ses musiciens et de ses créateurs. Le grand gala annuel des prix Opus s’apprêtait à récompenser pour la 13e année l’excellence de leur production. Durant ce dernier gala, les lauréats se partageraient 27 prix et 31 000$ en bourses. L’atmosphère était fébrile. À l’instar des autres événements du genre, l’émotion et les surprises seraient au rendez-vous.

Les coulisses du gala
Créé par le Conseil québécois de la musique (CQM)1 en 1996, le gala des prix Opus se distingue par une grande variété de prix respectant les différents répertoires et la diversité des disciplines : artistes, ensembles, facteurs d’instruments, musicologues, etc. qu’ils soient situés à Montréal, à Québec ou en région.

      Plus de mille concerts se donnent annuellement au Québec. Les lauréats des prix Opus sont choisis parmi les concerts qui sont soumis au CQM par les artistes et le milieu. Chacun a droit à un maximum de huit dossiers. Pour cette dernière édition, 162 concerts ont été inscrits. Un record. Mandatés par le CQM, cinq à six juges munis de leur grille d’évaluation ont assisté à tous les concerts inscrits. Ce sont ceux qui ont atteint la plus haute note globale qui ont été couronnés. Les juges ont dû aussi écouter une soixantaine de disques et lire une quinzaine d’écrits.

      Le scénario est différend pour les 9 prix spéciaux remis à des personnalités et à des organismes qui se sont démarqués au cours de la saison. Les candidatures (une soixantaine la dernière année) sont soumises au CQM. C’est un jury qui choisit parmi les dossiers reçus ceux et celles qui se démarquent.
           
La grande cérémonie de remise des prix
Animateurs de la cérémonie du 31 janvier, Mario Paquet et André Papillon ont souligné avec humour leur grande complicité. Des prestations musicales aux couleurs variées ponctuaient la remise des prix. Sous la direction artistique de Mathieu Lussier, on a entendu : l’Ensemble Caprice, Louis Dufort, Mathieu Gaudet et Karina Gauvin, Christine Tassan et les Imposteures, Normand Forget et le Jazz Trio.

      La soirée débuta avec la « Découverte de l'année » s’accompagnant du prix Étoiles Galaxie d’une valeur de 3000 $. Afin d’encourager nos musiciens d’ici, Radio-Canada offre en plus au lauréat une résidence d'un an. Récipiendaire de ce prix, le jeune chef d’orchestre Jean-Michael Lavoie a connu un début de carrière fulgurant en Europe, alors qu’il est devenu le premier Canadien à occuper le poste de chef assistant de l'Ensemble Intercontemporain fondé par Pierre Boulez.

      Le moment le plus émouvant a sans doute été la remise du prix « Hommage » au compositeur Jacques Hétu, l'un des patriarches de la composition au Québec. Lyrisme et poésie marquent ses compositions. On dit que leur grande sensibilité et leur rigueur structurelle en font une musique particulièrement bien écrite que tous les instrumentistes jouent avec un grand plaisir. Visiblement très affecté par la maladie, c’est d’une voix à peine audible que M. Hétu a tenu à remercier les organisateurs et le public pour cet hommage qui lui était rendu. Un moment bouleversant dont on se souviendra, d’autant plus qu’on apprenait quelques jours plus tard le décès du compositeur le 9 février. Le Père Lindsay, fondateur du Festival de Lanaudière, avait reçu le premier prix Hommage en 1997. Jacques Hétu est le compositeur de la courte pièce pour instruments à vent annonçant le début de chaque concert à l’Amphithéâtre.

      Ce qui n’a surpris personne, notre grand maestro Yannick Nézet-Séguin a reçu deux prix : celui du « Disque de l’année – Musiques classique, romantique, postromantique, impressionniste » pour la Symphonie no 9 de Bruckner avec l’Orchestre Métropolitain sur ATMA Classique, et celui du « Rayonnement à l’étranger ». Il avait déjà reçu ce dernier prix en 2005, en plus de celui de « Découverte de l’année » en 2004. Grâce à la magie des télécommunications, le public a pu entendre en direct la réaction du maestro. Il a dit ressentir un immense encouragement de savoir que le public le sente toujours actif ici malgré ses nombreuses absences. Le Nouvel Ensemble Moderne avait reçu le prix « Rayonnement à l’étranger » en 1998 et la contralto Marie-Nicole Lemieux en 2007.

      La catégorie « Concerts de l’année » est répartie en huit prix, dont trois pour chacun des trois secteurs (Montréal, Québec et région) et cinq pour chacune des disciplines. La Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) en a raflé deux : « Concert de l’année – Montréal »  et « Concert de l’année – musique contemporaine » pour La porte du ciel, coiffant à l’arrivée le fabuleux Saint François d’Assise de Messiaen à l’OSM.

      C’est pour l’audacieux projet l’Automne Messiaen, comprenant une quarantaine d’événements célébrant le centenaire du compositeur, que la pianiste Louise Bessette a reçu le prix « Événement musical de l’année ». Elle a été de plus couronnée « Interprète de l’année », un prix accompagné d’une bourse de 5 000 $ du Conseil des Arts du Canada. Le premier prix dans cette catégorie avait été attribué en 1998 au pianiste Marc-André Hamelin.

      Accompagné d’un montant de 10 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec, somme la plus importante de la compétition, le prix « Compositeur de l’année » est allé à Analia Llugdar, une virtuose de l’écriture instrumentale très appréciée des musiciens.

      Une des surprises de la soirée a été l’annonce du prix « Directeur artistique de l’année » accordé à Guy Soucie, directeur de la réputée Chapelle historique du Bon-Pasteur, pour son apport exceptionnel à la promotion de jeunes artistes d’ici. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que l’auditoire a applaudi le lauréat, visiblement abasourdi par cette nouvelle.

Revivre en image le gala des prix Opus
La qualité des lauréats a prouvé une fois de plus que le Québec foisonne de musiciens de talent. Le gala des prix Opus souligne l’importance de ces talents, il encourage les créateurs et permet au public de les découvrir. On peut revivre l’événement en photos et lire les commentaires de Françoise Davoine sur son blogue : Blogue de Françoise Davoine La liste complète des prix Opus est disponible dans les pages de LSM et sur le site du CQM : www.cqm.qc.ca ou www.prixOpus.qc.ca

                                                                                                          
1 Avant d’adopter le nom de Conseil québécois de la musique (CQM) en 1993, l’Association des organismes musicaux du Québec (AOMQ) avait été fondée le 19 novembre 1987. Organisme sans but lucratif, sa mission est de défendre les intérêts du milieu musical québécois en assurant la reconnaissance et le développement de la musique de concert. C’est dans ce but qu’a été mis sur pied le gala des prix Opus.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire