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dimanche 13 décembre 2009

Société pour les arts en milieux de santé (SAMS)
LA MUSIQUE DANS LES MILIEUX DE SANTÉ 
Un projet pour briser l’isolement des aînés

La Scena Musicale, octobre 2009

Le visage éclairé d’un sourire, les yeux rivés sur un guitariste qui occupe la petite scène, une soixantaine de résidents du Centre d’hébergement de soins de longue durée de Saint-Henri savourent ce moment de détente en musique. Malgré certains pensionnaires qui manifestent un peu bruyamment leur appréciation, l’ambiance générale est au recueillement et la plupart d’entre eux écoutent attentivement. « C’est une musique qui nous calme » affirme une dame ravie.


Un rayon de lumière dans la solitude
        La Société pour les arts en milieux de santé (SAMS) a été créée en mars 2009 pour améliorer la qualité de vie des personnes vivant en résidence. L’organisme a pour mandat d’apporter la culture à ceux dont l’accès aux concerts ou au théâtre est souvent devenu impossible. Les 46 CHSLD de l’Île de Montréal , tous sous la compétence de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSSM), recevront cette année 552 prestations musicales. La SAMS espère augmenter ses activités et atteindre éventuellement les centres de réadaptation, les centres jeunesse, les autres centres d’hébergement et aussi les maisons de retraite.


        Quatre organismes ont accepté de collaborer avec la SAMS : le Conservatoire de musique de Montréal, la Faculté de musique de l’Université de Montréal, les Jeunesses musicales du Canada (JMC) et l’Orchestre Métropolitain. De 55 à 70 musiciens professionnels et étudiants en fin d’études, tous rémunérés, se partageront la série de concerts. Selon la directrice générale et artistique Annie Saumier, les musiciens ont accueilli le projet avec enthousiasme, heureux que la plage horaire inhabituelle de ces concerts leur permette de participer au développement d’une nouvelle clientèle. Consciente du large bassin d’excellents musiciens à Montréal, elle prévoit continuer d’accroître le partenariat avec divers ensembles.


Un rêve qui prend forme

        Basée sous le modèle de la Health Art Society fondée par David Lemon en Colombie Britannique en 2006, la SAMS est l’initiative de Sylvia l’Écuyer, animatrice-réalisatrice à Radio-Canada. Les activités de cette Société connaissent là-bas un grand succès auprès des résidents et de leurs familles qui accueillent les musiciens avec reconnaissance. À l’automne 2008, afin de planifier l’établissement d’un organisme similaire à Montréal, Sylvia L’Écuyer demande au député mélomane Daniel Turp de l’aider dans sa démarche. Emballé par le projet, M. Turp décide de s’impliquer, même s’il n’agit plus maintenant en qualité de député. Pierre Vachon, directeur communications-marketing à l’Opéra de Montréal, accepte de se joindre à l’équipe.


        Le 16  mars 2009, les trois premiers administrateurs, en compagnie de David Lemon, soumettent le projet au PDG de l’ASSSM, David Levine. À leur grande satisfaction, il se déclare vite intéressé et leur offre spontanément son soutien. Non seulement va-t-il les aider à trouver du financement, mais il va lui-même présenter le projet à ses directeurs. Peu de temps après, il leur annonce que l’ASSS et le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec leur accordent  une subvention de 90 000$. M Levine leur a trouvé en plus un partenaire privé, TELUS (Solutions en santé), qui consent à leur attribuer le même montant. La SAMS a dorénavant les moyens de réaliser le projet.

La concrétisation d’un projet important pour les aînés

        Les premiers membres du Conseil d’administration, auxquels se sont joints la peintre Rita Ezrati et Olivier Deshaies d’Hydro-Québec, commencent aussitôt à jeter les bases du nouvel organisme à but non lucratif. Il faut trouver d’urgence une personne efficace pour en prendre la direction, produire rapidement une programmation dans les 46 centres concernés, tout en continuant à développer le projet. Gestionnaire dynamique et créative Annie Saumier devient alors, le 15 septembre 2009, la première directrice générale et artistique de la SAMS. Musicienne elle-même, cette perle rare possède une connaissance du milieu culturel, une expérience au sein des JMC et elle est titulaire d’un MBA de l’École des Hautes études commerciales de Montréal (HEC). 


        Afin de faire connaître  l’organisme, un lancement a lieu le 26 mai au Centre Saint-Henri. Les résidents ont le bonheur d’entendre une courte prestation des solistes de la production Lucia di Lamermoor de l’Opéra de Montréal : Église Gutierrez, Stephen Costello, Jorge Lagunes, Alain Coulombe, Sarah Myatt, Antoine Bélanger et Pierre-Étienne Bergeron. Marie-Ève Scarfone les accompagnait au piano. Un cadeau inespéré reçu avec enthousiasme par l’assistance. L e 1er octobre suivant, la saison 2009-2010 est lancée officiellement par un concert au Centre d’hébergement Biermans, à l’occasion de la Journée Internationale de la Musique, une date qui coïncide avec la Journée Internationale des personnes âgées.


Un bonheur pour les aînés et une nouvelle avenue pour les musiciens 

        Après le concert du 8 octobre au Centre de Saint-Henri, certains résidents ne se sont pas fait prier pour donner leurs impressions et exprimer la joie que ce moment privilégié leur apporte. Enthousiaste, M. Van de Velde, tenait à faire des commentaires élogieux à  Annie Saumier et à féliciter l’artiste invité. Originaire de Russie, le guitariste Daniel Bolshoy habite Montréal depuis deux ans et enseigne à l’Université Concordia. Son expérience de tournées avec les Jeunesses Musicales du Canada l’a amené à commenter ses prestations pour différents publics. Mais c’était pour le virtuose la première expérience avec cette clientèle. Très heureux de constater la qualité d’attention de cet auditoire, il anticipe avec joie son prochain concert.


        Ancien professeur de piano au Conservatoire, une autre résidente a loué cette initiative qui met de la joie dans le cœur de ces gens isolés de la vie artistique. « Chaque seconde que nous vivons » disait Pablo Casals « est une parcelle nouvelle et unique de l’univers, un moment qui ne sera jamais plus. » Dans ce lieu où la vie se passe au ralenti, la musique est comme un rayon de soleil, « comme une séance de relaxation » a ajouté une autre bénéficiaire. Les musiciens ne demandent pas mieux que de partager le bonheur de la musique.


        Dans son dernier livre L’élégance du hérisson, Muriel Barbery fait cette réflexion qui apparaît si pertinente dans la situation actuelle : « L’Art, c’est la vie, mais sur un autre rythme ». Les concerts de la Société pour les arts en milieux de santé offrent déjà en musique, pour le bonheur de nos aînés, la vie « sur un autre rythme ».


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